NOTE D’INTENTION
Les contes racontés pendant le spectacle sont issus d’une recherche et d’une interprétation de contes traditionnels Inuits, récoltés au Groenland et dans différents livres de contes et recueils anthropologiques. Le thème de ces contes est l’origine du monde pour les Inuits, celui-ci revient souvent lors des veillées traditionnelles. L’écriture n’existant pas dans la tradition ancienne Inuit, c’est l’oralité qui est utilisée pour transmettre l’histoire, la science et la culture, lors de longues soirées partagées. L’oralité est ainsi primordiale si l’on veut parler de ce peuple.
C’est une passerelle entre l’anthropologie et le conte qui est proposée durant le spectacle et qui peut être prolongée à son issue.

Dans le conte des origines du jour et de la nuit, on apprend que le langage est partagé par les hommes et les animaux et qu’il est magique. Un simple petit mot peut plonger le monde dans la nuit et une bataille vocale opposera un renard arctique et un corbeau sage pour que le jour et la nuit s’alternent tout en douceur.
Dans la naissance du Narval, la vie au Groenland est bien difficile pour un jeune aveugle orphelin. Mais la rencontre avec un macareux peut parfois changer les choses. La méchante grand mère aurait dû apprendre à partager. (uniquement dans la version élémentaire)
Dans l’enfant qui naît deux fois, les esprits peuvent passer d’un corps à l’autre. Parfois, même si on ne part pas du bon pied dans la vie, aprés avoir voyagé à travers tous les animaux, on peut renaître comme un grand chasseur.
Tels Paul-Emile Victor (explorateur polaire français, 20ème siècle), nous nous immergeons dans cette civilisation du phoque au Groenland. Au travers de ces histoires polaires, nous proposons de faire découvrir la culture des Inuits d’hier et d’aujourd’hui. Ce moment pourra être prolongé après le spectacle, par des discussions informelles ou par une intervention pédagogique.

Avec la scénographie, nous avons voulu récréer l’ambiance des veillées Inuits, avec le foyer central et les objets du quotidien du Groenland. Le public placé en demi-cercle, se plonge dans un dépaysement total. Pour que le public soit immergé dans l’univers de la banquise et des aurores boréales, nous avons demandé à l’artiste plasticienne suisse Sara McLaren de réaliser des peintures inspirées de l’art traditionnel du Groenland. Nous les utilisons comme un jeu de lumières grâce à la vidéo-projection de ses dessins à l’encre de Chine. Tantôt servant de décors pour la banquise, tantôt pour donner vie aux animaux des contes. Le public devient alors lui aussi comme l’anthropologue, qui écoute et qui transmettra aux autres.